Step 12-1 Traversée golfe Mexique / Saint- Martin -> Panama (San Blas)

Bye Bye West Indies



Après deux mois principalement occupés par des escales à terre et de petites navigations entre les iles des Caraïbes, nous voilà repartis pour une grande traversée… et pas des plus évidentes !





Le Golfe du Mexique a en effet très mauvaise réputation en hiver à cause de la forte mer croisée qui s’y développe à cause de l'Alizé. Bien heureusement, nous sommes un peu avant mi mars et nous devrions logiquement avoir des conditions plus clémentes…

Et effectivement, quelques jours avant notre départ de Saint Martin, une fenêtre météo extraordinaire s’offre à nous ! La région au Nord Est de la Colombie qui était depuis notre arrivée dans les Antilles balayée par des vents de 30 à 45 nœuds et une mer chaotique se calme enfin. Nous pouvons alors faire route directe vers le Panama sans peur de se faire rincer au large des côtes colombiennes. Pour une fois, la météo est avec nous !

Et nous ne serons pas déçus ! C’est à ce jour notre plus belle traversée depuis le départ.

Petit résumé en vrac d’une navigation qui a explosé l’échelle du Chill.

Plus de 1100 milles avalés en près de 7 jours, seulement deux petites averses, un vent entre 15 et 25 nœud ultra stable, des vagues régulières parfaites pour surfer, moins de 10 minutes passées a la barre (ca change de notre traversée de l’atlantique), plus de 96% du temps passé allongés sur une bannette (intérieur ou extérieur), des séances de sport à l'avant du bateau digne de Billy’s Boot Camp, 1 ou deux bières consommées, une méchant galoupiot secouru en pleine nuit d’une noyade certaine et pour bouquet final, une pêche digne des plus grands concours mondiaux de pêche au gros pélagique (pour les rares personnes ne connaissant pas ce mot) !  

Retour sur quelques moments forts :

Kitty Cat, la formule 1 des mers

Durand cette traversée, Kitty Cat a affolé les compteurs. Porté par un courant favorable de près de 2 nœuds, nous avons régulièrement fait des journées de 160 milles (alias la journée « œil » dernier échelon de notre échelle de distance sur 24h) ; ce qui nous fait plus de 6,6 nœuds de moyenne avec des pointes à plus de 11 nœuds (soit 20km/h). On avait tablé sur 9 à 11 jours et au final on aura plié l'affaire en un peu plus de 7 jours avec une dernière journée au ralenti pour pouvoir arriver de jours dans l’archipel des San Blas.

Nos amis les bêtes…

Petite anecdote de communion avec la nature et le milieu marin. Un beau soir, juste avant de commencer le douloureux rituel des quarts, nous apercevons dans la pénombre un petit oiseau qui tente désespérément de se poser sur le taud de soleil de Kitty Cat.
Nous sommes alors en plein milieu du Golfe du Mexique à des centaines de kilomètres de toute terre. Hoooooooo, la pauvre petite bête… elle doit être exténuée… accordons lui un peu de repos. Kitty Cat sera son logis pour la nuit le temps de reprendre des forces.
Ainsi je me retrouve de quart de nuit surveillant ce bel oiseau tourné vers l’arrière du bateau pour sécher ses plumes au vent, quand ce qui devait arriver arriva…
 …Le vil animal me projette un petit cadeau souvenir tout chaud et coulant sur le mollet avant de s'envoler direct sans même dire merci ni bonsoir...  Ca nous apprendra à accueillir de bon cœur les animaux en perdition. Le prochain finira au bout du harpon et sur le barbeuc avec un peu d'herbe de provence.

La pêche de notre vie

C’est avec beaucoup d’émotion que je m’apprête à relater un événement qui marquera sans doute le tournant de notre vie de pêcheur. Oui rien que ça.

Nous sommes le 17 Mars au petit matin et pour être franc, ça fait un baille que nous n’avons rien pêché de poissonneux… la faute à ces ***** d’algues venant soit disant de la mer des  Sargasses qui s’accrochent en mode sapin de noël ou coupe afro à nos pauvres leurres…

Mais ce matin là, je ne sais pas pourquoi mais ça sent plutôt bon. Nous sommes au large de la Colombie, il n’y pas trop de mer, pas trop d’algues… il est temps de sortir le matériel de compétition : fil 1.4mm, bas de ligne acier et un magnifique leurre rose fluo tout neuf.

Une petite heure de chill plus tard et CRAC ! Le tendeur d’alerte installé sur le fil se tend d’un coup sec et cette fois ci, ce n'est pas une grosse salade mais bien un beau pélagique qui semble s’agiter au bout de la ligne.

L'excitation monte. Il est aux alentour de 8h00 du matin et je réveille brusquement Malo de sa bannette profonde pour venir m'épauler dans la lutte terrible qui s'engage avec le pauvre animal.

Le bête dont nous ne connaissons toujours pas la nature donne de bons à-coups mais nage la plupart du temps plus vite que le bateau ce qui permet de ramener la ligne assez facilement.

tiens ça mort
Mais arrivé à 5/6 mètre du bateau, le poisson sort brusquement d’une vague… on n’en croit pas nos yeux. Ce que nous pensions être un grosse dorade Coryphène se révèle être un monstrueux poisson voilier, le poisson le plus rapide de la planète (plus de 100 km/h en chasse)…

l'Usain Bolt des Océans

Non, nous n'avons pas acheté ce poisson à Hyper U


Une fois le monstre ramené au niveau de la plage arrière du bateau, le combat peut commencer. Malo accroupi sur la plage arrière s’attaque à « assoupir » l’animal. Et quelques coups plus tard, nous pouvons enfin ramener plus de 40kg de viande à bord !











la bête en i




Après une petite séance de shooting et

place au grand cérémonial de la mesure. 

Barry White ? How much ? 

.... 2 mètre 11 !!! 








C'est la consécration d'une carrière de pêche certes un peu hésitante au début (poissons péchés à la main en Croatie, mini maquereaux de la Rochelle...) mais l'effort a su payer et nous voilà aujourd'hui au panthéon de la pêche sportive !

Bon après, c'est bien beau de pêcher, encore faut il préparer la bête pour la déguster ! Car après plus de 6 jours de mer sans viande ce repas arrive à point nommé.

Et là, l'excitation retombe... Il nous faudra plus de 4h de travail pour transformer ce noble animal en belles darnes et filets prêts à être dégustés.

De quoi se nourrir pendant quelques temps



Problème : nous voilà avec bien plus de viande qu'il n'en faut pour nourrir deux hommes pendant plusieurs jours !

Pas de souci ! Après avoir mangé de l'espadon à toute les sauces pendant plus de 2 jours nous avons tout simplement vendu le reste aux San Blas !

On a fait honneur à ce beau poisson : Espadon du jour au beurre blanc et son riz pilaf


Kitty Cat s'est donc transformé en poissonnerie ambulante prospectant le chaland pour vendre sa pêche au plus offrand ! Le mot est vite passé parmi les plaisanciers et des hordes d'affamés sont venus se ruer pour espérer gouter à ce met de luxe.

Un matin classique sur le marché Kitty Cat avec notre balance maison. la maison ne fait pas crédit.

Malheureusement, on n'a pas pu servir tout le monde...Nous n'avons donc accepté que deux acheteurs et à 4€ le kilos on s'en est sorti avec une petite dizaine de billets verts dans la poche ! Le début d'une carrière prometteuse dans le commerce de gros pélagique. 

Suite de notre série pêche à la prochaine traversée !


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Contact

Nom:
Arthur Audran et Malo Le Nel

Adresse:
Kitty Cat - quelque part entre la Rochelle et Auckland

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