Lundi 18 Aout
Kitty Cat dans les starting-blocks |
Un peu plus de
250 milles nous séparent de Lisbonne. La direction du vent est favorable mais
la météo annonce un vent faible à modéré tout au long du parcours qui ne nous laisse pas présager d'une
arrivée à Lisbonne avant Jeudi. Tout juste donc pour sortir le bateau de l'eau et avoir
notre avion du samedi matin…ça va être chaud !
Et effectivement, Éole est si paresseux près
des côtes que nous sommes obligés de faire route à l’Ouest au moteur une bonne
partie de la journée de Lundi. Conjugué au décès de notre autoradio (nous empêchant de couvrir le bruit du moteur d’un bon Santiano), ces
conditions effritent vite le moral de l’équipage qui plonge son désespoir dans
une consommation excessive de Doritos et de lecture philosophique.
Heureusement, vers la fin de l’après midi, une légère brise
se réveille et nous permet d’expérimenter une nouvelle configuration de voiles
pour passer la nuit : le ciseaux ou papillon. Génois tangoné et Grand
voile maintenue par une retenue de bôme, nous avançons à bonne allure et avec une
stabilité très confortable.
Génois tangoné |
Mardi 19 Aout
Cap plein Sud dans une légère brise !
Désormais aguerris au système des quarts à banettes variables, nous passons une nuit (presque) sans encombre... Nous retrouvons en effet au petit matin notre dernière ligne de pêche sectionnée (les deux premières s'étant légèrement emmêlées durant l'épisode venteux au milieu du Golfe de Gascogne). C'est un coup dur.
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Sirène et Coryphène, mirages de la mer. |
Nos rêves de dorades coryphènes plein les bottes s'envolent...
Si nos premières investigations semblaient suggérer l'attaque d'un requin ou d'un orque enragé (la question a soulevé un débat houleux au sein de l'équipage), nous avons vraisemblablement eu affaire à ces perfides casiers de pêcheurs qui minent les côtes portugaises.
Si nos premières investigations semblaient suggérer l'attaque d'un requin ou d'un orque enragé (la question a soulevé un débat houleux au sein de l'équipage), nous avons vraisemblablement eu affaire à ces perfides casiers de pêcheurs qui minent les côtes portugaises.
Privés de pêche, nous serons bientôt privés de soleil... Nous conjurerons notre malchance en ouvrant quelques boites de maquereaux/sardines marinés. Heureusement, l'arrivée des nuages s’accompagne également de l’installation d'une belle brise de 25 noeuds plein Nord qui nous laisse un temps l'espoir de rejoindre Lisbonne dans la nuit.
Mercredi 20 Aout
Mais dans la nuit, le vent qui mollit mettra encore les nerfs des veilleurs de quarts à rude épreuve... jusqu'au petit matin (vers 7h heure portugaise) où nous virons à l'EST dans la fabuleuse embouchure du Tage!
Une carte maritime de Lisbonne qui n'aura finalement pas beaucoup servi |
Une arrivée magique au soleil levant qui fait émerger tout l'équipage sur le pont (y compris ceux encore profondément endormis dans leur banette) et réveille nos âmes de photographes !

Bonne route ! Je vais vous suivre avec plaisir, espérant que tout ira bien pour vous lors de cette aventure de taille !
RépondreSupprimerCe qui sera sympa également c'est de pouvoir en parler avec vous ensuite, de vive voix, en ayant le temps. Car la magie d'internet doit laisser place aux échanges où l'on voit, on sent, on entend, on touche... bref, où l'on vit.
J'ai jamais réalisé un voyage aussi ambitieux mais vos aventures m'évoquent malgré tout quelques péripéties à travers le monde et c'est fou de voir à quel point tout cela nous marque. On retient beaucoup, souvent sous le meilleur angle. Des ambiances, des saveurs. Et chaque année, avec les saisons, les lumières, on revit tout ça, ça nous pète à la figure, et notre mental est pour longtemps à la merci de ces souvenirs émotionnels.
Bises
Profitez bien.