26/11/2014
Réparations faites, moral gonflé à bloc mais grosse
appréhension à bord avant ce départ. Deux problèmes occupent nos esprits
pendant ce départ matinal :
-
avons nous fixer le problème ?
-
allons nous se manger encore une fois l’énorme
dépression qui arrive du Nord ?
Et oui cette fois nous sommes au courant qu’une très belle
dépression nous arrive dessus mais est sensée s’arrêter au Sud des Canaries.
Elle fait quand même les 2/3 de l’Atlantique cette « Dep » !
Partir un jour avant aurait été idéal, mais les travaux nous obligeaient
d’attendre. D’après les prévisions, on devrait ressentir la dépression pendant
un peu plus d’un jour. Bien sûr il était toujours possible d’attendre qu’elle
passe les canaries et partir après. Mais cela nous faisait attendre 5 jours de
plus, annuler le Cap Vert et traverser depuis les Canaries pour être aux
Antilles pour le 2 Janvier, date d’arrivée de la famille !
Ca nous rappelle les nombreuses phrases lues sur les divers
blogs : « Ne jamais se donner de rendez-vous… »
Ca va le faire ! Go.
Cette fois pas de bêtise on décide de laisser
Fuertaventura sur Tribord, afin de ne pas se retrouver dans le couloir
d’accélération des Canaries que nous avions expérimenté 4 jours avant. C’est
fini les records de vent, Kitty Cat has seen enough, it is time to chill out
now !
Départ au portant, très agréable, 20 nœuds de vent, puis 15,
puis 10. Kitty Cat se porte bien, silence de plomb à bord de Kitty Cat. Dès que
quelqu’un descend dans le carré :
-
alors il y a de l’eau ?
-
non
-
Good
-
Et là ?
-
non
…
…
-
Et maintenant?
-
Oui
-
Damn it.
On continue donc à naviguer pour essayer d’identifier à nouveau
le problème et voir le débit d’entrée d’eau encore une fois. C’est quand même
bien moins qu’avant, mais parce que nous sommes au portant (vent venant de
l’arrière). On décide cette fois de continuer à naviguer. Cela ne venait donc
pas du liston.
La première nuit se passe bien, nous restons au portant, et
le vent monte petit à petit. Et c’est
parti pour 48 heures de baston ! Cette fois c’est pas tant la force du
vent le problème (45 nœuds quand même, on se blase vite haha!!) mais bien
l’endurance qu’il faudra pour tenir ce passage !
Bien sûr, une fois n’est pas coutume, le vent se remet Ouest
voire OSO, ce qui nous oblige à naviguer au près !! Et au près, on remplit
un peu plus le bateau d’eau de mer. C’est donc parti pour un rythme infernal,
avec dehors la sensation d’être dans une machine à laver (avec sel), et dedans
au fond d’une calle d’une vieille caravelle en route vers les indes !
Le moral en prend encore une fois un sacré coup pendant ces
heures pénibles. Les réveils de mauvaise humeur s’enchaînent, tout est humide
dans le bateau, le terme bannette n’existe même plus, car la bannette se situe
maintenant plus dans le cockpit extérieur et le carré que dans nos cabines.
Tout est une histoire d’échelle de Chill ! Sur une
échelle de 0 à Chill, nous étions à 2 ! Et en nav, il est vrai que le 5
n’a que très rarement été atteint jusqu’ici!
Quelques messages de Martin qui nous aide depuis la France nous
arrivent sur notre téléphone satellite en nous donnant des mises à jour de météo.
-
Bon les gars là vous avez 25 nœuds mais ca va
mollir tranquillement, d’ici 20 heures, ce sera plus faible !
-
Euh, Martin, ici on a 35-40 nœuds établis, t’es
confiant ?
-
Ha bah c’est ce que je lis moi
Petit problème supplémentaire… la direction du vent et sa
force nous imposaient de nous rapprocher des côtes africaines. Nous étions
moyennement chauds pour aller faire la bise aux pécheurs mauritaniens ou
sahariens.
Si on récapitule, on avait beaucoup de vent, beaucoup de
mer, de l’eau dans le bateau, l’estomac vide et nous nous rapprochions des
cotes africaines.
LET S CLIMB THE CHILL LADDER !!!
Le vent tourne !!!
Le voyage commence !! Nous voilà enfin dans les
conditions révées ! Celles que l’on aura probablement pendant la
transat ! Vent arrière, soleil.
Et c’est un 8 sur l’échelle du Chill !!!
On remange, on reboît, on revit…
On l’appelle la « cocooooo », et oui une belle
Dorade Coryphène de 56 cm (ca fait 2m si on arrondit) ! Enorme ! Une
partie crue/gingembre/coriandre/citron, l’autre en papillote/baies roses/huile
d’olive (et oui, quand on te disait Paul qu’on allait te faire des petits plats
en rentrant !). Et c’est un 9 sur l’échelle du Chill.
Le voyage se déroule, voiles en ciseaux, on déboule à toute
vitesse sur le Cap Vert, les jours se suivent et nous sommes de mieux en mieux
à bord ! La guitare a même fait son premier tour hors de sa housse !
Juste pour des accords pour l’instant hahaha ! Petits problèmes de
tablatures…. Clément tu auras une mission pour la Guadeloupe !
Just before the end of movember |
Et voilà, « Terre à Babord » ! 7,5 jours après, nous voyons l’île de Sal au loin ! Une superbe arrivée vent arrière, avec couché de soleil ! Ca passe ! Nous devons maintenant rejoindre la ville de Palmeira, une des trois villes d’entrée au Cap Vert pour les bateaux. La baie est plutôt bien protégée, et nous mouillons l’ancre. Nouvelle opération à deux que nous n’avions jamais faite. Le problème est que nous sommes arrivés de nuit, il est donc impossible de plonger pour voir si notre ancre a bien accroché le fond et si le bateau de va pas déraper pendant la nuit… Haha forcement ce voyage est un cumulé de premières et de LL (« Vocabulaire Technipien » = Lessons Learnt).
Le bateau nous semble donc correctement ancré, nous partons donc à terre en annexe ! Pas le temps de faire un annexe polo que nous sommes déjà arrivés sur la plage. A notre arrivée, pas un troquet, pas une mob, quedal, la zone ! Et puis nous avançons vers un bar tenu par des français avec un frigo rempli de Strela nous attendant !
Bref nous sommes au Cap Vert !
Et ici c'est la première destination sur notre chemin où nous avons à faire
viser nos passeports.
Nous sommes bien décidés pour cette première à faire
les choses dans les règles de l’art du tourisme de plaisance.
Nous
hissons donc le pavillon jaune pour indiquer aux autorités locales que nous
sommes en procédure de régularisation de notre situation. Pavillon qui bien
évidemment sera offert à la mer au bout de quelques heures, probablement à
cause d’une attache hasardeuse…
Pressés d’accomplir notre devoir, nous sautons avec entrain dès le lendemain dans le
premier alluger (taxi/bus cap
verdiens) : direction les douanes de l’aéroport international !
Voici
une retranscription presque exacte de notre conversation avec les autorités
compétentes :
Nous :
Olá Sr. costumes,
Gostaríamos
de apontar o seu passaporte para esclarecer a nossa posição no que diz respeito
à legislação de Cabo Verde (on commence à sérieusement maitriser le portugais)
Le
douanier : no passeporte here ! go to police station Palmeira now !
(mais on doit pas encore maitrise l’accent pour qu’il nous réponde en anglais…)
Nous :
Eye Sr. Costumes, como isso é possível ?? everybody says it’s here to
proceed the visa check ! EVERYBODY !!
Le
douanier : NO ! from TODAY YOU MUST GO to the police station in Palmeira
where you arrived…
On
ne doit vraiment pas avoir de chance pour que les règles d’entrée au Cap vert
changent le jour même de notre arrivée…
S’en
suit une discussion de 15/20 minutes des plus stérile, le douanier refusant
d’apposer sur nos visas le tampon posé à 20cm de lui pour des raisons qui
encore nous échappent.
Bien
évidemment nous tentons quelques jours plus tard d’effectuer les formalités
d’entrée à la police de Palmiera comme gentiment préconisé par le douanier. Et
nous tombons cette fois ci face à un
jeune policier très sympa mais qui comme nous l’imaginions n’a aucune autorité pour
nous rendre legal sur le sol du Cap Vert…
Et bien
sur, impossible de contacter les douanes de l’aéroport pour s’expliquer en
direct : le téléphone de la police est en panne !
Il
tentera bien de nous convaincre une dizaine de fois de retourner a l’aéroport
mais devant notre refus de faire des aller et retours inutiles il se résoudra
finalement à annoncer tranquillement : Ok you can do your passaporte next week
in Mindelo… No problem ! Kool !
Ici
(sur l’ile de Sal) on le comprend assez vite c’est la Kool attitude. La moyenne
d’âge de la population ne doit pas dépasser 30 ans. La mention « NO
STRESS » inscrite sur presque toutes les enseignes de bar est la philosophie de vie ici et se traduit très
clairement dans le comportement de tous les ilois !
Nous
passerons donc ces quelques jours sur la belle ile de Sal en tant qu’immigrés
clandestins, le temps d’obtenir une première certification de plongée : le
PADI Open Water.
Dans
l’après midi du 3 décembre, nous profitons de notre ballade à l'aéroport pour aller repérer les lieux du centre de plongée situé sur la belle plage
de sable fin de la baie de Santa Maria. La baie semble plutôt bien protégée et
les quelques bateaux au mouillage nous inspirent confiance. Nous décidons donc
de nous rendre directement sur place, en face du centre de plongée avec le
bateau.
Et de
retour dans la baie de Palmeira, nous récupérons notre annexe pour remonter à
bord de Kitty Cat. Il fait déjà assez nuit et notre feux de mouillage n’est
bien sur pas allumé… Mais notre bateau est un de ceux les plus éloignés du
quai, il ne devrait pas être difficile à trouver.
Après
avoir passer la dernière rangée de bateau il « devrait » se trouver à moins de
100 m de nous et être visible … Mais là rien… plus de trace de Kitty C…
Œil…
petit moment de panique avant de l’apercevoir finalement caché derrière un
autre bateau à plus d’une vingtaine de mètre de l’endroit ou nous l’avions
laissé…
En
effet, durant la journée, le vent a forci et notre ancre à bien chassé, nous
faisant reculer de plus de 15 mètre (visibles sur le tracking)… avertissement sans frais. Nous sommes
chanceux, le fond de la baie est toujours au même niveau sinon Kitty Cat aurait
déjà commencé son Graannd Voyage vers les antilles… sans nous.
Nous
nous accordons quand même quelques heures de sommeil (assez agitées par la peur de
décrocher l’ancre) et vers 5h du matin dans la nuit du mardi au mercredi nous
levons l’ancre pour notre nouveau logis : directions la baie de Santa
Maria au sud de l’île.
Kitty Cat dans dans la baie de Santa Maria |
Nous
rejoignons ce nouveaux lieu de mouillage, épicentre de la vie touristique cap
verdienne après moins de 4h. Ce lieux ne manque pas de charme et chose commode, nos bannettes ne sont pas à plus de 300 m de notre centre de plongée : le Orca Dive Club !
Orca Dive Club ! |
Pratique !
A un petit détail près. Les Vagues. Surtout celles qui ont tendance à déferler
violemment sur la plage lorsque les fonds remontent très vite.
Fort
de quelques premières expériences en matière de surf, les petites vagues qui
s’abattent sur la plage ne nous impressionnent pas trop. Et les premières
arrivées sur la plage avec l’annexe se passent plutôt bien le premier jour.
Jusqu’à
cette nuit du vendredi 5 décembre ou nous décidons d’inviter quelques personnes
à prendre l’apéro just to chill… Le premier voyage en annexe se passe bien mais au retour…c’est
le drame.
20
mètres avant la plage : quelques ondulations… tranquille ca va on maitrise
10
mètre avant la plage… œil ca commence a gigoter sous le bateau…
5
mètres avant la plage…allez un jette un petit coup d’œil en arrière juste comme
ca pour vérifier
…
too late… un monstre d’eau de mer a déjà surgi de l’océan, soulève l’arrière du
bateau et sans avoir le temps de dire « hou hou », nous sommes éjectés
de l’embarcation tandis que Kitty Cat junior complète un magnifique 180°… ca
brule ça…surtout pour le moteur qui n’a pas apprécié ce petit bain de mer…
Même
si ce petit show sur le bord de la plage a du refroidir quelques uns de nos
convives, l’apéro nous a bien remis de nos émotions.
Finis
les bêtises place au travail !
4
jours de labeur intenses nous attendent et les exercices pratiques et
théoriques de plongée vont désormais rythmer nos journées.
4/12/2014 - 8/12/2014
Journée
type des deux premiers jours :
7h30 :
le réveil sonne
8h10 :
Réveil brumeux
8h30 :
Réveil effectif
8h40 :
pas le temps de faire un petit dèj on a déjà 10min de retard
8h45 :
180° dans les rouleaux avec l’annexe : ca y est on est réveillé (chaque
matin on pense éviter de se faire retourner mais on y échappe jamais...)
Bon en un peu moins gros mais un aperçu d'une arrivée classique...:
8h50 :
on arrive trempé plein de sable en tirant péniblement notre annexe dans le
sable au centre de plongée
9h00
- 12h30 : On barbotte dans une piscine à 19°C en faisant plein de bulles
12H45 :
on mange à tomber de sommeil car la plongée ça creuse
15h
– 17h : on s’endort quelques minutes devant les DVD des cours théoriques et blagues (parfois vaseuses) des modules Open Water de PADI
17h
- 2h : Comme à la veille d’un TD en école à Marseille, on révise de
manière intensive la théorie sur notre PADI book et on fait consciencieusement nos devoirs pour le
lendemain (des QCM pour préparer l’examen final)…ok on s’est quand même accordé
quelques sorties « to dig the town »…et quelques surfs nocturnes en
annexe par la même occasion à chaque aller retour plage-bateau !
Et pour
les deux derniers jours, nous avons enfin le droit d’aller dans le grand bain
et là c’est l’extase ! Sur les 4 plongées effectuées, nous voyons des centaines
de poissons « trompettes », murènes, raies, poissons
« perroquet », poissons « ballons »… Bref, bien plus que
tout ce que notre aquarium du 14 rue de Constantinople n’a jamais pu
réunir ! Nous visitons même une épave et des grottes sous marines !
What else ? |
Un
grand grand merci à l’équipe du Orca Diving Club du Cap vert (Sandra, Daniel and
White) pour nous voir supporté et avoir fait rentrer dans ce merveilleux monde
la plongée sous marine !
8/12/2014
Notre
Padi Open Water en poche, il est l’heure de lever l’ancre pour Mindelo, sur
l’ile de San Vicente afin de préparer la grande traversée !
150
miles à parcourir… qui normalement auraient dû pouvoir se faire en moins de 30h…
mais avec 20h avec moins de 10n de vent de vent et avec une réserve de gazole
proche du néant nous devons prendre notre mal en patience. Nous avons quand même l'occasion par ce petit temps de tester les manœuvres d'envoi du spi à deux afin d'être au top pour l'envoyer par vent plus fort durant la traversée !
A notre grand
malheur, nous perdons durant cette courte traversée le fleuron de notre matériel
de pêche (le poulpe rouge), celui la même qui nous avait permis de pêche notre
première coryphène… La ligne de nylon 1,4mm s’est sectionnée nette sans doute
suite à la charge d’un un espadon ou un thon géant, on ne saura jamais…et on a
peut être manqué la plus grosse touche de notre vie. Bad day.
10/12/2014
Nous
mettrons finalement près de 40h pour rejoindre au matin du 10 décembre la baie
de Mindelo qui accueil l’unique marina du Cap Vert.
Au
programme : courte visite de la ville, plein d’essence, d’eau, de fruits,
légumes, pain et thon frais (à défaut d’en pêcher), lavage du bateau, des vêtements, de nos corps et derniers petits bricolages avant le grand voyage !
11/12/2014
Les
doigts de pieds recroquevillés sur le bord du plongeoir, on est prêts, fin prêts pour notre première transatlantique ! On termine nos articles du blog (oui
il y a eu un peu de relâchement sur la comm ces derniers temps) et rendez vous
de l’autre côté d’ici une vingtaine de jours (on espère quand même fêter le
nouvel an la bas !)
GO WEST |
Hello!
RépondreSupprimerBon rien ne se passe donc trop comme prévu! En tous cas vous gérez les gars!
Félicitations pour la plongée, les 180 en annexe, les alugers, le portugais, les prises de têtes avec les douaniers!!!...... Tiens tiens, on dirait que j'ai bien fait de passer qq jours avant vous!! Les douaniers de l'aéroport nous ont tamponné nos 4 passeports comme prévu, sans vérifier qu'on n'avait évidemment pas été à la police locale de Palmeira... ou plutôt pas attendu là-bas plus de 1h30 que le policier "responsable" revienne dans 10 min...^^
En espérant que vous avez un meilleur temps que par les premières nav et que la traversée est agréable avec un bon 18 sur l'échelle du Chill :)
Good luck et arrivez vite par contre !! :)
Je quitte la Martinique le 25 décembre : faut que vous soyez là avant !!
14 jours pour traverser: easy avec des vents de 65,8noeuds !!!
Bon vent et à plus
Céline.
Eh bien tout semble aller au mieux pour cette fin d'année. Alors mes bons voeux vous atteindront ils "la bas" ?
RépondreSupprimerJe pense à vous. Bises à Malo.