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Le tri des déchêts doit être fait à bord
(Organiques, recyclables, non recyclables), tu te dis : fair enough, ca
paraît logique. Mais quand finalement ils mettent tout dans la même poubelle tu
te dis que c’est parti pour la grande hypocrisie !
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Le bateau doit être équipé d’une cuve à eaux
noires… Bon forcement Kitty Cat n’est pas doté de ce sympathique « Holding
tank », et tant mieux parce qu’avec la chance qu’on a, le truc aurait pété
en pleine nav et « Chapeau » pour réparer ! (On aurait dû faire
venir Vermillon en avion pour ça !). Mais encore une fois, le « port »
dans lequel nous étions n’était pas équipé d’un système de récupération des
eaux noires (comme beaucoup de marinas d’ailleurs). Donc pour les bateaux qui
restent 1 mois au mouillage sur l’île, ils font comment ??
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La coque doit être débarrassée de tout organisme
pouvant s’être collé au bateau, bon passe encore. Mais ce n’est pas sur bonne
foix, l’inspection sera faite par un plongeur local. Et si ils trouvent 2-3
moulax collées sur la coque et bah tu es bon pour aller au large nettoyer tout
ça en compagnie des raies Manta et des requins marteaux… « Chapeau »
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L’intérieur du bateau doit être fumigé au
préalable. Chose que l’on avait faite au Panama. Oui ce n’était pas très long, l’agent
local nous a filé un papier pour 40 dollars attestant de l’opération. « et
puis si on vous demande, vous direz que des gens avec des masques vous ont exigé
de sortir pour mettre le produit ». Euh c’est une blague ? Et les
Equatoriens n’ont pas internet pour voir cette supercherie organisée ??
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Des efforts doivent être faits au niveau des
contenants de nourriture. Qu’ils soient bien étanches etc…ok
Et si nous passons toutes ces étapes alors nous aurons le
droit de rester au seul mouillage de l’île d’Isabela pendant 20 jours
maximum! Interdiction de naviguer dans les îles. Ca fait beaucoup là quand
même !
Et tout ceci mesdames et mesdames non pas pour 100 ni pour
200 mais pour 830 dollars à payer en cash…Donne moi un B, donne moi un L, donne
moi un A… bref c’est une BLAGUE.
Pour toutes ces étapes nous nous aiderons d’un agent. Ce bon
vieux JC Desoto…
« - JC, JC,
pour Kitty Cat
-
….
-
JC JC ? »
Bon allez, il est 18h on va en « ville », on verra
avec lui demain, il a dû terminer sa journée.
Annexe gonflée, moteur d’annexe réparé ( oui en fait il
était en panne depuis les San Blas car il n’y avait en fait plus d’essence…
Habile), nous voilà parti sur l’île aux animaux un peu existés quand
même !!
Et c’est parti… 4 beaux lions de mer nous accueillent et
sont là affalés sur les bancs publics. Ils nous rappellent vaguement les âmes
égarées que nous pouvions être à la coloc un bon dimanche post-Mem/Glob/Qu/Corc/Oz/Heet/Trusk/Bellv/Soc/Pla/Viol/Pouss/Lou/Littl/Meca/Coq/Troll/Mayf/Bus/Gross/BD/Geor/UF/Orée/Cave
mais on n’est pas là pour parler de ça… (et je suis gentil avec le dimanche…).
Trois pas plus tard, le face à face a lieu avec des dizaines
de crabes orange et jaunes s’écartant pour laisser place aux fameux iguanes des
Galápagos se dorant la pilule au soleil un peu comme un samedi post-… oui bon
ca va !!
Nous sommes bel et bien arrivés aux Galap’ !! Stylééé!
Petit repérage des lieux, eau, toilettes, poubelles… ca a
l’air plutôt accueillant et nous partons pour la ville à 1km, Puerto Vilamil.
Nous eûmes tout juste le temps d’échanger 2-3 mots en espagnols avec un
touriste bolivien à propos de la politique étrangère de son pays et des
différentes options de sortie de crise économique (« Pero el perro»), que
nous arrivons en ville et nous y serons agréablement surpris.
On s’attendait à quelque chose d’assez désert à vrai dire mais en fait une bonne dizaine de bars et restaurants jonchaient la rue dont un superbe bar en bout de route posé sur la plage avec hamac, tables en bois, terrain de beach et slack line (celle là y passera pour notre dernière soirée). Arthur envoie des mails à JC pour l’informer de notre arrivée, pas de réponse.
Et comme on croise du monde connu partout, ce sera Mathieu un autre chercheur de Solutions de communication, bref un collègue d’Arthur, que nous croiserons au bar. Lui-même aussi en année sans solde, il est parti faire un joli tour de l’Amérique du Sud ! Décidément je ne sais pas si ils arrivent à trouver beaucoup de solutions de communication dans cette entreprise ! Ils sont tous en vacances, et d’après mes sources j’ai ouïe dire que l’épidémie était lancée…
Au cours de la discussion, certaines idées visant à esquiver les 830 dollars bourgeonnent déjà si on n’a pas de news de JC. Pas grand chose à faire sur l’île, pas de news de JC, bateau quasi prêt (manque un peu d’eau et du gazoil), en gros on pourrait partir d’ici 4 jours le temps de faire peut être une plongée et zouuu…
Nous nous donnons ainsi rendez-vous tôt le matin (8h) pour attaquer une bonne rando avec Mathieu et voir les fameuses tortues des Galap’.
Nous partons ainsi voir ces tortues géantes qui sont dans un « Feed Center » pour permettre le redéveloppement de l’espèce sur l’île. C’est vrai qu’elles sont belles ! Des vrais Dinos ! On a même le droit au grand show ! « Ho regardez Thérèse comme la nature est bien faite… ! ». Nous continuons notre chemin. Une belle rando sous un cagnard équatorien, nous obligeant de faire des arrêts baignade pour se refroidir, nous occupe ainsi pendant 4 heures jusqu’au déjeuner.
Un petit menu à 7 Dolls, une Pilsener et on file au boat prendre le dessert à base de citron et de sucre. Première surprise, un beau lion de mer nous attendait sagement sur Kitty Cat jusqu’à ce qu’on lui donne des coups de pagaie pour qu’il bouge. On attaque le dessert, et les idées fusent de plus belle, cette fois c’est sûr on part dans 2 jours, on a vu ce qu’on avait à voir. Pas besoin de faire les 3 activités proposées par l’île qui coûtent les yeux de la tête, on se booke juste une plongée et on bouge. Si on n’arrive toujours pas à joindre JC, et bah on ne va pas non plus faire toute l’île pour payer absolument ! Il ne répond ni aux mails, ni à la radio, et bien à un moment on sera hors de portée Coco !
C’est là qu’une personne en Zodiac vient nous voir en nous disant que JC essayait de nous joindre et qu’il nous attendait sur la VHF. On branche alors la radio et là personne. On ne sait vraiment pas comment le joindre ! A-t-il un bureau en ville, se balade-t-il en zodiac ? On bouge du boat pour voir si il est sur le ponton, personne. On demande au gars à quoi il ressemble, et nous voilà partis en ville à la recherche d’une chemise à fleurs ! Non mais qui porte des chemises à fleurs. Nous ne trouverons personne, et notre chemin nous guida à l’happy hour du bar « du fond ».
Le lendemain matin nous devions passer au centre de plongée pour confirmer si la plongée avait lieu ce jour ou le lendemain. Nous nous approchons du centre à 7h du matin pour voir que c’était reporté à demain « Gling » -> Lucky. Une connexion internet et un petit dej plus tard, nous décidons de repartir en direction du ponton car nous avons enfin JC à la radio qui nous dit qu’il nous rappellera quand il sera dispo… Ha ok pas pressé le bonhomme, ca devrait aller. Nous l’attendrons 1h sur le ponton à se faire crier dessus par des lions de mer car on squattait leurs bancs…
« JC est arrivéééé, sans se presserrr, le grand JC, le beau JC… »
Houla, il tire la tronche… Et là s’ensuit tout un monologue disant qu’il n’arrivait pas a nous joindre, que c’était scandaleux, qu’on se foutait de lui, et surtout qu’on avait aucun droit d’être à terre sans visa. Il commence à nous raconter les nombreuses histoires de personnes finissant en prison dans de telles situations. Les autorités étaient venues à deux reprises à bord de notre bateau pendant notre absence pour effectuer les inspections. Apparemment les autorités étaient passablement énervées à notre égard et ont dit à JC que c’était mort, notre bateau et son équipage ne pourront jamais être acceptés aux Galápagos. Houla, fair enough, il y a eu un gros problème de communication mais nous on peut partir dès demain si vous voulez !
Mais ce n’est pas si simple ! Car il est maintenant question de la saisie du bateau par les autorités Equatoriennes… Et que pour se sortir de ça, il faut des bons mois de négociations… le chapiteau sous lequel nous étions se mît à s’effriter tout doucement et le plancher à craquer et s’ouvrir pour nous laisser en pâture aux autres iguanes et lions de mer voraces… Nous étions faits ! On se confond ensuite en excuses au capitaine du port en évitant de partir en crânes parce que le jeu que joue notre bon JC n’est pas clair du tout en fait.
« You must leave in 2 hours. If you are still there at 2pm, you boat will be retained. OK ? »
« OK, OK, OK , can we go downtown to buy some veggies and fruits because we leave for a consequent trip… »
« You have 2 hours not more »
« OK Thank you »
Hahaha, et bien oui, nous partons pour notre plus grande traversée de toute notre vie en courant… et au final sans avoir pu remplir les cuves d’eau (2/3 plein) et sans gazoil (1/4 plein) et après avoir acheté 2-3 tranches de jambon et des concombres. Même les bananes, dans la précipitation, sont aujourd’hui encore sur le comptoir de la supérette.
Nous reprenons notre annexe, moteur en panne…
Nous nous faisons remorquer notre annexe par une autre jusqu’à notre bateau, un peu de rangement, on refait les niveaux moteur, c’est pas maintenant qu’il faut faire n’importe quoi, et nous voilà partis des Galápagos 1h avant la Dead Line !!
Et devinez quoi ? Et bien on ne les aura pas payé ces 830 dollars…
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