Step 13-2: Les Iles Galapagos


L’accès aux îles Galápagos avec son propre voilier est devenu aujourd’hui quelque chose de très compliqué et surtout de très cher ! En gros pour la petite histoire, au tout début de la plaisance dans les années 70, tous les bateaux pouvaient débarquer leurs équipages sans vraiment trop de problème et ils pouvaient naviguer dans tout l’archipel. Aux vues de certains comportements de plaisanciers, se baladant avec leur poubelles, transportant potentiellement des organismes pouvant contaminer l’écosystème cher aux Galápagos, il a tout bonnement été décidé d’interdire l’accès à tout bateau de plaisance dans l’archipel. Au cours des années 2000 cet accès s’est peu à peu ouvert car en fait « elles pourraient nous rapporter un petit paquet ces îles »… Et c’est là que plus ou moins sur le dos de la préservation de l’écosystème mais surtout pour alimenter un bon business que des nouvelles règles ont été établies accompagnées de nouvelles taxes… Sachant cela nous passons quand même par ces îles car elles sont sur la route pour les Marquises et évitent de faire 4000 miles d’un coup…




-       Le tri des déchêts doit être fait à bord (Organiques, recyclables, non recyclables), tu te dis : fair enough, ca paraît logique. Mais quand finalement ils mettent tout dans la même poubelle tu te dis que c’est parti pour la grande hypocrisie !

-       Le bateau doit être équipé d’une cuve à eaux noires… Bon forcement Kitty Cat n’est pas doté de ce sympathique « Holding tank », et tant mieux parce qu’avec la chance qu’on a, le truc aurait pété en pleine nav et « Chapeau » pour réparer ! (On aurait dû faire venir Vermillon en avion pour ça !). Mais encore une fois, le « port » dans lequel nous étions n’était pas équipé d’un système de récupération des eaux noires (comme beaucoup de marinas d’ailleurs). Donc pour les bateaux qui restent 1 mois au mouillage sur l’île, ils font comment ??

-       La coque doit être débarrassée de tout organisme pouvant s’être collé au bateau, bon passe encore. Mais ce n’est pas sur bonne foix, l’inspection sera faite par un plongeur local. Et si ils trouvent 2-3 moulax collées sur la coque et bah tu es bon pour aller au large nettoyer tout ça en compagnie des raies Manta et des requins marteaux… « Chapeau »

-       L’intérieur du bateau doit être fumigé au préalable. Chose que l’on avait faite au Panama. Oui ce n’était pas très long, l’agent local nous a filé un papier pour 40 dollars attestant de l’opération. « et puis si on vous demande, vous direz que des gens avec des masques vous ont exigé de sortir pour mettre le produit ». Euh c’est une blague ? Et les Equatoriens n’ont pas internet pour voir cette supercherie organisée ??

-       Des efforts doivent être faits au niveau des contenants de nourriture. Qu’ils soient bien étanches etc…ok

Et si nous passons toutes ces étapes alors nous aurons le droit de rester au seul mouillage de l’île d’Isabela pendant 20 jours maximum! Interdiction de naviguer dans les îles. Ca fait beaucoup là quand même !

Et tout ceci mesdames et mesdames non pas pour 100 ni pour 200 mais pour 830 dollars à payer en cash…Donne moi un B, donne moi un L, donne moi un A… bref c’est une BLAGUE.

Pour toutes ces étapes nous nous aiderons d’un agent. Ce bon vieux JC Desoto…
«    - JC, JC, pour Kitty Cat 
-       ….
-       JC JC ? »

Bon allez, il est 18h on va en « ville », on verra avec lui demain, il a dû terminer sa journée.
Annexe gonflée, moteur d’annexe réparé ( oui en fait il était en panne depuis les San Blas car il n’y avait en fait plus d’essence… Habile), nous voilà parti sur l’île aux animaux un peu existés quand même !!

Et c’est parti… 4 beaux lions de mer nous accueillent et sont là affalés sur les bancs publics. Ils nous rappellent vaguement les âmes égarées que nous pouvions être à la coloc un bon dimanche post-Mem/Glob/Qu/Corc/Oz/Heet/Trusk/Bellv/Soc/Pla/Viol/Pouss/Lou/Littl/Meca/Coq/Troll/Mayf/Bus/Gross/BD/Geor/UF/Orée/Cave mais on n’est pas là pour parler de ça… (et je suis gentil avec le dimanche…).

Trois pas plus tard, le face à face a lieu avec des dizaines de crabes orange et jaunes s’écartant pour laisser place aux fameux iguanes des Galápagos se dorant la pilule au soleil un peu comme un samedi post-… oui bon ca va !!
Nous sommes bel et bien arrivés aux Galap’ !! Stylééé!

Petit repérage des lieux, eau, toilettes, poubelles… ca a l’air plutôt accueillant et nous partons pour la ville à 1km, Puerto Vilamil. Nous eûmes tout juste le temps d’échanger 2-3 mots en espagnols avec un touriste bolivien à propos de la politique étrangère de son pays et des différentes options de sortie de crise économique (« Pero el perro»), que nous arrivons en ville et nous y serons agréablement surpris.







On s’attendait à quelque chose d’assez désert à vrai dire mais en fait une bonne dizaine de bars et restaurants jonchaient la rue dont un superbe bar en bout de route posé sur la plage avec hamac, tables en bois, terrain de beach et slack line (celle là y passera pour notre dernière soirée). Arthur envoie des mails à JC pour l’informer de notre arrivée, pas de réponse.

Et comme on croise du monde connu partout, ce sera Mathieu un autre chercheur de Solutions de communication, bref un collègue d’Arthur, que nous croiserons au bar. Lui-même aussi en année sans solde, il est parti faire un joli tour de l’Amérique du Sud ! Décidément je ne sais pas si ils arrivent à trouver beaucoup de solutions de communication dans cette entreprise ! Ils sont tous en vacances, et d’après mes sources j’ai ouïe dire que l’épidémie était lancée…
Au cours de la discussion, certaines idées visant à esquiver les 830 dollars bourgeonnent déjà si on n’a pas de news de JC. Pas grand chose à faire sur l’île, pas de news de JC, bateau quasi prêt (manque un peu d’eau et du gazoil), en gros on pourrait partir d’ici 4 jours le temps de faire peut être une plongée et zouuu…

Nous nous donnons ainsi rendez-vous tôt le matin (8h) pour attaquer une bonne rando avec Mathieu et voir les fameuses tortues des Galap’.

Nous partons ainsi voir ces tortues géantes qui sont dans un « Feed Center » pour permettre le redéveloppement de l’espèce sur l’île. C’est vrai qu’elles sont belles ! Des vrais Dinos ! On a même le droit au grand show ! « Ho regardez Thérèse comme la nature est bien faite… ! ». Nous continuons notre chemin. Une belle rando sous un cagnard équatorien, nous obligeant de faire des arrêts baignade pour se refroidir, nous occupe ainsi pendant 4 heures jusqu’au déjeuner.

Un petit menu à 7 Dolls, une Pilsener et on file au boat prendre le dessert à base de citron et de sucre. Première surprise, un beau lion de mer nous attendait sagement sur Kitty Cat jusqu’à ce qu’on lui donne des coups de pagaie pour qu’il bouge. On attaque le dessert, et les idées fusent de plus belle, cette fois c’est sûr on part dans 2 jours, on a vu ce qu’on avait à voir. Pas besoin de faire les 3 activités proposées par l’île qui coûtent les yeux de la tête, on se booke juste une plongée et on bouge. Si on n’arrive toujours pas à joindre JC, et bah on ne va pas non plus faire toute l’île pour payer absolument ! Il ne répond ni aux mails, ni à la radio, et bien à un moment on sera hors de portée Coco !










C’est là qu’une personne en Zodiac vient nous voir en nous disant que JC essayait de nous joindre et qu’il nous attendait sur la VHF. On branche alors la radio et là personne. On ne sait vraiment pas comment le joindre ! A-t-il un bureau en ville, se balade-t-il en zodiac ? On bouge du boat pour voir si il est sur le ponton, personne. On demande au gars à quoi il ressemble, et nous voilà partis en ville à la recherche d’une chemise à fleurs ! Non mais qui porte des chemises à fleurs. Nous ne trouverons personne, et notre chemin nous guida à l’happy hour du bar « du fond ».

Le lendemain matin nous devions passer au centre de plongée pour confirmer si la plongée avait lieu ce jour ou le lendemain. Nous nous approchons du centre à 7h du matin pour voir que c’était reporté à demain « Gling » -> Lucky. Une connexion internet et un petit dej plus tard, nous décidons de repartir en direction du ponton car nous avons enfin JC à la radio qui nous dit qu’il nous rappellera quand il sera dispo… Ha ok pas pressé le bonhomme, ca devrait aller. Nous l’attendrons 1h sur le ponton à se faire crier dessus par des lions de mer car on squattait leurs bancs…

« JC est arrivéééé, sans se presserrr, le grand JC, le beau JC… »

Houla, il tire la tronche… Et là s’ensuit tout un monologue disant qu’il n’arrivait pas a nous joindre, que c’était scandaleux, qu’on se foutait de lui, et surtout qu’on avait aucun droit d’être à terre sans visa. Il commence à nous raconter les nombreuses histoires de personnes finissant en prison dans de telles situations. Les autorités étaient venues à deux reprises à bord de notre bateau pendant notre absence pour effectuer les inspections. Apparemment les autorités étaient passablement énervées à notre égard et ont dit à JC que c’était mort, notre bateau et son équipage ne pourront jamais être acceptés aux Galápagos. Houla, fair enough, il y a eu un gros problème de communication mais nous on peut partir dès demain si vous voulez !

Mais ce n’est pas si simple ! Car il est maintenant question de la saisie du bateau par les autorités Equatoriennes… Et que pour se sortir de ça, il faut des bons mois de négociations… le chapiteau sous lequel nous étions se mît à s’effriter tout doucement et le plancher à craquer et s’ouvrir pour nous laisser en pâture aux autres iguanes et lions de mer voraces… Nous étions faits ! On se confond ensuite en excuses au capitaine du port en évitant de partir en crânes parce que le jeu que joue notre bon JC n’est pas clair du tout en fait.

« You must leave in 2 hours. If you are still there at 2pm, you boat will be retained. OK ? »
« OK, OK, OK , can we go downtown to buy some veggies and fruits because we leave for a consequent trip… »
« You have 2 hours not more »
« Vaz y, c’est bon reste tranquille, mets pas la press… »
« OK Thank you »

Hahaha, et bien oui, nous partons pour notre plus grande traversée de toute notre vie en courant… et au final sans avoir pu remplir les cuves d’eau (2/3 plein) et sans gazoil (1/4 plein) et après avoir acheté 2-3 tranches de jambon et des concombres. Même les bananes, dans la précipitation, sont aujourd’hui encore sur le comptoir de la supérette.

Nous reprenons notre annexe, moteur en panne…
Nous nous faisons remorquer notre annexe par une autre jusqu’à notre bateau, un peu de rangement, on refait les niveaux moteur, c’est pas maintenant qu’il faut faire n’importe quoi, et nous voilà partis des Galápagos 1h avant la Dead Line !!

Et devinez quoi ? Et bien on ne les aura pas payé ces 830 dollars…

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Contact

Nom:
Arthur Audran et Malo Le Nel

Adresse:
Kitty Cat - quelque part entre la Rochelle et Auckland

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