Après l'atoll de Rangiroa nous continuons notre petit tour dans les Tuamotus : direction l'atoll de Fakarava !
Généralement
les gens ne font pas la traversée dans le sens Rangi -> Faka car les vents dominant sont de Sud Est, et généralement les gens
n’aiment pas tirer des bords face aux vents. Nous, généralement on fait comme
tout le monde mais là non ! Et bien heureusement, parfois la chance nous
sourit !
Nous profitons donc d’un petit vent de Nord bien venu pour faire la traversée directement au largue ! SWEET !
Les bateaux de plongée sont de sortie. Nous croisons tout près d’un gros catamaran à moteur et saluons les personnes à bord. Nous apprenons par le club de plongée le lendemain que ce luxueux cata appartient à Laurent Bourgnon qui organise des croisières sur les plus beaux sites de plongées.
Un mouillage vraiment douteux
Quelques milles après la passe, nous arrivons dans la zone de mouillage de la partie Nord Est de l’atoll près du village de Rotoava. Mer d’huile. La météo annonce une situation de grand calme pendant près d’une semaine avec des vents de moins de 10n d’EST. Le mouillage semble donc idéal. So far so good.
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En l’absence d’un guindeau digne de ce nom pour remonter la chaîne on se dit qu’on ne va pas quand même pas mouiller dans 20m d’eau car c’est juste éreintant à remonter 20m de chaine à la main... On se met donc dans 10-12m d’eau juste histoire d'être à la limite d’un champ de patates de corail à fleur d’eau…en voilà une riche idée ! Tient, c'est marrant, on est le bateau le plus proche des récifs...
La première nuit se passe comme un charme sans un brin d’air. Mais le deuxième jour en début de soirée un énorme orage se forme… Des vents d’Ouest de plus de 30 nœuds accompagnés de pluies diluviennes s’abattent sur nous.
Bien évidemment le bateau est violemment poussé vers la côte. La chaine s’enlace autour des patates de corail… impossible de relever l’ancre pour se dégager... compliqué de plonger car il fait déjà nuit noire…
On se tient près à tout couper et partir au moteur si ça tourne au vinaigre...
Le bateau se stabilise à moins de 20m du rivage et à quelques mètres seulement de patates de corail à moins de 2m de profondeur.
Le bateau se stabilise à moins de 20m du rivage et à quelques mètres seulement de patates de corail à moins de 2m de profondeur.
Seule solution, attendre sur le pont pour être prêt à intervenir si la chaîne se décroche d’un pâté de corail et nous emporte vers la côte…
On ressort les cirés, les yeux rivés sur l’anémo…30 nœuds,…35 nœuds... Notre voisin derrière nous , lui se la coule douce, il est serein pendant que nous transpirons à grosses goutes !
Enfin, au bout de deux petites heures, l’orage se calme un peu. On reste légèrement tendu durant toute la nuit…On s’est encore fait une belle suée…
On apprendra le lendemain des habitants du village que ce genre de violent coup d’Ouest qui a surpris tout le monde est extrêmement rare et a déjà mis plusieurs bateaux sur les coraux... Encore une belle lesson learnt !
Hé bien oui encore de la plongée !
Le premier jour, nous attaquons la passe Nord excités comme des hollandais au salon de la caravane quand on nous apprend que la veille une palanquée a croisé des requins marteaux de très très près !
Mais là encore malheureusement, nous ratons le grand fauve. Bon ça va, on va pas gueuler ! Les plongées sont superbes : requins partout, dérive dans le courant au milieu des canyons de corail…
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le seul requin marteau de la passe nord |
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Napo qui chill
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Requin pointe blanche dans le courant |
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Black Pearl
Et pour notre dernier jour au Nord de la passe, plutôt que d'enfiler des perles comme à l'accoutumé, on s'organise une petite visite dans une ferme de culture perlière
Bon désolé aucune photo...On est arrivé un peu à
l’improviste et on a senti certaines personnes un peu tendues de nous voir
débarquer comme ça !
Instant pédagogique
Alors pour ceux qui se sont toujours demandés "mais comment donc sont faites ces belles perles de nacre ?" et bien la réponse la plus complète n'est sans doute pas là.
Nous ce qu'on a vu c'est des bébés "huitres" (Pinctada margaritifera) qui grandissent dans le lagon enlacées dans des cordages. Une fois à l'âge adulte on les nettoie soigneusement puis on les ouvre afin que des "greffeurs" puisse opérer leur art. Un vrai travail de chirurgien !
Leur travail consiste à prélever sur des coquilles
dont la couleur de nacre leur plait de minuscules morceaux de manteau interne (le
greffon) qu’il réinsère ensuite dans l’estomac de la Pinctada. Il rajoute ensuite juste accolé au greffon le nucleus, une petite bille de coquille et de nacre fabriquée industriellement qui servira au
support pour le dépôt de la nacre.
Un petit tour dans les eaux du lagon pendant un an et surprise surprise le greffeur peut découvrir sa création. Dans la plupart des cas, les perles ont énormément de défauts (seul 25 à 30% sont commercialisables). Et de temps en temps elles sont parfaites...c'est ce qu'on appelle la perle rare (désolé) ! ![]() |
Petit guide de classement des perles |
Fakarava Sud
Tapis de loche |
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Loches dans les coraux de roses |
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Loche inquiète |
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L'avantage avec les loches, c'est qu'elles se laissent facilement approcher et même parfois toucher. C'est ça l'avantage. |
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Loche fight pour contrôler le territoire. Toujours agréable comme spectacle ! |
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Loche à bouteille testant sa flottabilité. Ce spécimen unique est pourtant dépourvu de vessie natatoire voire de vessie tout court... |
De superbes plongées qui nous
ont permis de se faire de super potes ! Dès le premier jour, un couple
de retraités s'est vite intéressé à nous... Et à chaque fois le bonheur des retrouvailles : "Bonjour
les garçons !"
Que des belles choses. Mais l'appel de Tahiti se fait sentir ! On attend la bonne fenêtre météo et zou cap sur Papeete !
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