Et bien là c’est vraiment parti pour le Pacifique !
Un point important à nos yeux, il faut d’ores et déjà se mettre d’accord sur le fait qu’on ne sortira jamais les phrases suivantes :
https://www.youtube.com/watch?v=PLH8E6w56ds (Si ça ne fonctionne pas)
Pour une fois le timing est avec nous car nous arriverons de bon matin dans l’archipel qui est immense en fait ! Ce sont donc encore 10h de nav qui nous attendent avec du vent cette fois ! Côté positif, on a du réseau !! On peut enfin commencer à répondre aux monologues laissés sur nos téléphones ! L’approche du mouillage se fait en douceur avec au passage un requin bien balaise sur notre route. De nombreux bateaux y sont à l’ancre là où nous croyions que seules des bouées étaient disponibles pour ne pas abimer les fonds. Mais ce ne seront pas les dernières infos douteuses que nous auront…
Et ce fut comme ça tous les jours... |
« Ha bah le Pacifique porte bien son nom » NON
« Et bah il n’est pas si Pacifique que ça cet Océan » NON, ou pour les plus téméraires « Et bah il n’est pas si Fique cet océan… » NON, mais celui se trouvera bien seul…
On pourrait s’autoriser un petit « Pacific, force anis », à voir…
Tout lettre de réclamation est la bienvenue si une de ces phrases déclinées sous toutes ses formes sort dans ce blog.
Cette sensation de partir directement après le Canal est assez intéressante car plutôt atypique ! A la sortie du Canal, on échange de nombreuses discussions avec les bateaux voisins :
« -Vous allez où après ?
- Nous on va à la marina de La playita, et vous ?
- Aux Galápagos !
- Non mais nous aussi, mais avant ça, vous allez à quel mouillage ?
- Heuuu, j’avais bien compris ta question, on va aux Galápagos directement, il y a du vent au départ et c’est pas tous les jours !
- Mouai pas faux… »
Et oui car il faut saisir cette opportunité ! Cette traversée ne s’annonce pas très venteuse du tout… et on risque de rencontrer quelques molles !! La dernière en date remonte au départ de Madère pour les Canaries. Et c’est assez compliqué à gérer surtout sur des distances telles car il n’est bien sûr pas question de faire tout au moteur car avec notre capacité de 60h on est limite limite ! La meilleure option est d’envoyer le spi, si la direction le permet ! 120m2 de toile légère nous permet de décoller Kitty Cat à 4 Nœuds dans 8-10 nœuds de vent à condition qu’il n’y ait pas trop de vagues…
C’est donc un départ en trombe que nous prenons ! Fidèle à sa traversée du golfe du Mexique, KC vogue à 7 Nœuds à travers les nombreux cargos qui attendent leurs passages du Canal devant Panama City ! Mais cette fois nous savons que ça ne va pas durer, nous profitons alors de chaque instant à cette vitesse !
« Tout ce qui est pris maintenant, et bah c’est déjà ça de pris pour la suite »… c’est juste et c’est très fin comme analyse ! La mer nous fait aller très loin dans nos réflexions.
Mais ce qui devait arriver, arriva !! La pétole !! Après 2 jours de beau temps avec vent, nous voilà pris dans une belle molle, où le vent tomba jusqu’à 3 nœuds ou quelque chose comme ça car en fait le roulis du bateau dû aux vagues entraine l’anémomètre en haut de mât et la girouette. Cela nous donne des informations primordiales pour bien régler les voiles car le vent varie de 2 à 12 nœuds et nous vient à la fois du Sud, de l’Est, de l’Ouest et du Nord… En gros il ne vient de nul part… Et là c’est dur ! Autant on pouvait se plaindre du vacarme présent dans le bateau en pleine tempête, surtout les personnes pris de migraines, et bien en pleine molle c’est à peu près identique et surement plus énervant. Imaginez vous en pleine bannette au premier quart (=21h), donc en train d’essayer de trouver le sommeil, avec d’une répétition très aléatoire le bruit d’un chariot ou d’une accroche métallique cognant sur le pont plastique du bateau ! Vous ne pouvez rien y faire et vous espérez que celui qui est dehors en train de regarder des séries avec le volume à fond s’aperçoive de quelque chose… Alors vous sortez finalement pour essayer de régler ce problème. Mais le bateau roule de plus en plus car il fait vraiment bouchon sur la mer vu qu’il n’avance pas. Alors vous vous recouchez, et cette fois vous sentez comme un objet qui déchire le franc bord du bateau…bien entendu c’est juste une écoute qui frotte contre les filières à l’extérieur… Haaaa la folie se prend à vous…
Bref il reste 700 milles à faire comme ça ! Les calculs vont bon train :
« ok si on navigue pendant 14h à 1,5 nœuds, 4h à 7 nœuds au moteur, 6h de jour à 4 nœuds…on arrive d’ici 11 jours…. La flemmmmeee… ou comme disent certain(e)s "ca va m’agacerrr". Car les fichiers météo pris avant de partir ne présageaient pas un retour du vent proche. Et c’est bien normal car cette zone est en réalité le fameux pot au noir, zone de convergence d’Alizés contraires qui apporte un vent nul et une forte probabilité d’orages.
Mais petit à petit la situation s’améliore franchement. Nous naviguons à 4 nœuds de jour sous spi et la nuit nous affalons toutes les voiles… Autant dire que le quart de nuit est plutôt tranquille…
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Petit Dej classique sur Kitty Cat! |
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Arthur qui doit m'appeler Sieur pendant 24h à la suite d'un pari perdu... |
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Malo qui doit se faire appeler Sieur grâce à un pari gagné... |
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Passage de l'équateur |
Tous les jours je vous dit! |
Un gros kiki qui nous masque 3 ampères de recharge du panneau solaire...![]() |
Un petit kiki nouvel ami d'Arthur |
Tous les jours... |
Puis on retrouva une bonne brise qui d’ailleurs nous piégea un peu pour affaler le spi en une fin d’après midi ! Ce sera une première : opération d’affalage de spi à 2 sous 25 nœuds de vent… Arthur au Piano (aux bouts) et moi à l’avant pour rapporter la voile… et bien 115m2 avec 25 nœuds de vent, cela génère une légère poussée… Première tentative, le spi ne se dégonfle pas du tout, et le bateau commence à bien taper sur la mer qui ne facilite pas l’équilibre ! Emporté une première fois par le spi, je pars brusquement vers l’avant le pied restant bloqué dans le taquet.. Bon ok j’étais pieds nus, j’avoue… puis Arthur arrive à dégonfler le spi en jouant avec la drisse ce qui me laisse une belle chance pour le ramener à bord, et bien entendu grâce à toutes mes séances de Billy Boot Camp sur le bateau, c’est avec une aisance incroyable que j’arrive à le mettre sur le pont… haha j’étais à 2 doigts du shoot de Ventoline pour finir l’opé… Mais c’est fait ! Et bien toi tu ne ressortiras pas de si tôt !
Mais ce frisson n’est trop rien par rapport à ce qu’il nous arriva un jour plus tard !!
En plein chill sur nos bannettes extérieures où nous nous laissions aller à diverses activités : préparation des Marquises, préparation des Tuamotu et de Tahiti, précision du planning, lectures diverses sur les mouillages, deux-trois parties de Candy Crush (il faut bien se mettre à jour avant les Marquises…) nous décidons de se regarder quelques vidéos sur l’ordi… Oui cette traversée est le summum de la détente.
Une fois bien installés j’entends un énorme bruit de vague juste à côté du bateau et au même moment Arthur qui crie choqué en se levant vers l’arrière. Un énorme orque se trouvait à la surface de l’eau à 1 mètre du bateau… Nous accourrons vers l’arrière, il y en avait entre 4 et 5 tous aussi énormes les uns que les autres… Impressionnants mais au même moment, nous en voyons un qui s’approche très rapidement du bateau et se met à plonger en dessous du safran tout en se tournant et montrant ses fabuleuses tâches blanches. Mais ces petites bêtes pourraient faire beaucoup de mal à Kitty Cat ! Un coup de queue mal placé et c’est l’hydro voire pire le safran qui peut voler… Nous décidons malheureusement de mettre en route le moteur pour créer des vibrations dans l’eau afin de les faire fuir, mais le groupe reste à distance, rejoint par un autre groupe de 6 individus… Cette fois nous sommes cernés. Le bateau est entouré d’orques ! Un autre se met à passer sous la coque, c’est à chaque fois un énorme stress !!
« - nooooonnn, allezzzz bougeeeeee
- ca passe encore ! »
https://www.youtube.com/watch?v=PLH8E6w56ds (Si ça ne fonctionne pas)
Finalement les orques finissent par s’éloigner et nous reprenons notre chemin en scrutant bien l’horizon.
« Pischhhhhhhhhhh » (Non ce n’est pas le bruit de JJ ouvrant des cannettes)
Juste en face du bateau, cette fois-ci une grande dame !! Une baleine se trouve à une dizaine de mètres devant le bateau !! Mais qui a-t-il par ici !!! Elle continuera son chemin vers le Nord tranquillement !! Oufff le grand frisson !
Comme à notre habitude désormais, il y a toujours une section pêche dans nos articles… Cette fois c’était un peu la misère ! Deux petits thons nous régaleront mais ce sera tout de cette traversée de 10 jours !! Bien maigre ! Il nous est passé par la tête il est vrai de dire qu’on avait pêché l’orque mais ca aurait décrédibiliser notre histoire de l’espadon… La nouvelle cette fois ci en cuisine ? Et bien après avoir feuilleté un livre de cuisine « Cuisine à bord », et après avoir vu certaines recettes comment dire… « Euh et on les trouve où les ingrédients en pleine mer ? », je tombe sur une recette qui semble pas trop mal et assez easy et ne nécessitant que très peu d’ingrédients.
Au menu sur Kitty Cat : Pissaladière avec sa pâte brisée maison, ses oignons du jardin (enfin ceux qui pendent au dessus de la cuisine), ses tomates fraîches (6 jours), son sel de la mer (là pour le coup c’est vrai) et son poivre du moulin. Après une bonne dizaine de minutes de bataille avec la pâte, 3 cl d’eau de mer et 50 cl de sueur, le résultat est, on dira… artistique… et le goût ? L’océan a failli ne pas suffire pour étancher la soif que provoqua cette « tarte/quiche/gâteau/BA13 » !
Et oui, nous faisons pousser nos graines... Bon c'est pas sensas! |
Art Abstrait |
Kiki volant |
Kiki posé |
En voilà une belle enclume! |
Bref nous voilà aux Galápagos, et c’est là que tout se
complique…!!!
J'ai cru comprendre que comme au Oz ou au Memphis, on vous a gentillement demandé de vous en aller :^p
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